« La Chine, ce pays-continent-empire commercial, ne peut se résumer en quelques lignes, encore moins en quelques images. Néanmoins, un phénomène me semblait tellement primordial dans l’évolution de ce pays qu’il pourrait expliquer à lui seul le basculement de cadre de vie, de pensée de toute une génération de chinois : l’exode rural. Comme dans bien d’autres pays, c’est l’extrême pauvreté rencontrée dans les provinces rurales qui a poussé des millions de paysans à rejoindre les mégalopoles telles que Pékin, Shangaï, etc.
Cet exode, de par sa rapidité et son ampleur, a bouleversé le paysage urbain chinois. C’est ce bouleversement qui m’est apparu en filigrane dans ces deux séries d’images.
A Pékin, l’espace privé prend peu à peu le dessus sur l’espace public ; la mentalité capitaliste gagne elle aussi du terrain. En réalité, l’espace public ne semble plus être qu’un assemblage d’individualités ; il devient le support, le substrat dans lequel doit se développer l’idéologie dominante via une propagande omniprésente.
On assiste actuellement en Chine à l’apogée d’une lutte sans merci entre ‘tradition’ et ‘modernité’, dans laquelle cette dernière a indéniablement pris le dessus. Cette lutte qui se déroule à tous les niveaux de la société (culturel, social, urbanistique, …) n’est qu’une des conséquences directes de la mondialisation. Le plus grand des pays communistes au monde s’est intégré -avec succès- dans le système économique mondial. Mais à quel prix ? »









